– est une Québécoise blanche, bilingue. Elle était dans la trentaine au moment de l'histoire
On commençait à se fréquenter depuis six mois. C'était mon anniversaire, je suis sortie avec des amies et lui, pis on a eu un super beau repas. Je me sentais bien dans ma peau, pis j'étais vraiment heureuse. Quand on est rentrés à la maison, il m'a dit : « J'sais pas pourquoi t'es si heureuse. T'es même pas belle ! T'as un beau visage, OK, mais t'es grosse, ton corps est pas beau... » J'étais tellement surprise, j'étais comme en état de choc ! Dans ma tête je me disais : « Pourquoi il veut pas que je sois heureuse ? » Faque j'ai réfléchi pendant longtemps, puis finalement au bout d'un moment, je lui ai dit que je voulais qu'il s'en aille. Il était comme : « Ben non... » et j'ai dit : « Non là, c'est fini, puis je veux plus te revoir. Là, c'est trop ! Ça a pas passé, c'est trop méchant. » Finalement, il est parti. Je l'ai senti comme un coup de poing dans la face. Je m'étais dit que jamais un homme me frapperait. Pis ça été fini avec lui.
Monique a écouté son intuition et a probablement évité une escalade de violence. Elle a utilisé un ton ferme et dit exactement ce qu'elle avait à dire, sans excuse.
– is a white Anglophone Quebecer. Her relationship with this man lasted several years after this story
On our first official date I was driving and we were going to see a movie. And in the car he got really excited about something and he punched me on the arm. And it really hurt! So I pulled the car over, and I said, “That really hurt! Don't do that again!”
C'était clair pour Carmen qu'elle ne voulait pas se faire frapper, même en blague, alors elle a mis ses limites et dit ce qu'elle avait à dire.
– est une femme blanche, québécoise dans la vingtaine
J'étais dans une autre ville. C'était la fin d'une soirée. J'avais bu beaucoup, puis je draguais un peu avec un gars. On se met à marcher dans le quartier, on parle, puis à un moment donné je réalise qu'on est rendus à un endroit où je sais pas exactement où je suis. L’autre bord de la rue, il y a un espèce d'hôtel minable... Là je lui dis : « Non, non!? C'est là que tu t'en vas ? Moi j'vais pas là ! » Puis il dit : « Non, je vais juste payer la chambre, et après on sort ». Moi j'suis comme : « Ben vas-y, je t'attends ici ! » Faqu'il est allé payer sa chambre, ou peu importe, puis finalement, il est revenu. Je le sentais quand même un peu frustré, il faisait des commentaires genre : « C'est parce que je suis Maghrébin qu'en fait t'avais peur de moi, puis tu pensais que j'avais de mauvaises intentions », puis tout ça. J'ai joué dans l'humour : « Oui, c'est vrai, parce qu'on sait que vous êtes tous [comme ça], etc. » J'ai exagéré le stéréotype en faisant des blagues. Finalement, ça a désamorcé complètement la situation. Il a ri, puis il a fait un peu comme [si] je [le] comprenais, que j'étais pas la femme blanche qui avait peur du groupe. Il m'a ramenée chez nous, puis ça a été correct.
Souvent, utiliser l'humour est un bon moyen de reprendre le contrôle de la situation et diminuer la tension.
– is a woman in her fifties, who was born in Egypt and came to Montreal as a child
I was on a date with someone, and he walked me home. He came in and asked for a glass of water, so he sat down and we chatted, and then I wanted him to leave because I wanted to go to sleep. He was lingering. And he kind of hinted about sleeping over and I didn't want him to. So I just took his hands and I said, “You're going to be a gentleman now and leave”. And I accompanied him to the door.
Les gens ont tendance à obéir par automatisme à ce qu'on leur dit de faire, surtout lorsqu'on accompagne l'ordre d'un geste.
– is a white bilingual Quebecer. She was in her thirties at the time of the story
I dated this one guy for about 5 or 6 months and then it was my birthday and I went out for lunch with a bunch of friends and we had a great time. I went home and he said something like, “I don't know why you're so happy, you're nothing special, you're not even pretty. Your face is ok, but your body isn't good, you're all fat.” And for about a half hour I was completely quiet, in shock and thinking, “That is the meanest thing, why couldn't he be happy for my joy?” and sorting it out in my brain. And finally I said, “I want you to leave now.” and he said “No!” And I said, “Yes, I really want you to leave. That was so hurtful, you hurt me beyond repair. I want you to leave, and we're not going out anymore.” So finally he left. In my mind, it was as if he had hit me.
Monique listened to her instincts about this person, and probably prevented a build-up of violence. She used a firm tone of voice and said exactly what she meant, without excuses.